Ruralité

Pendant que je parcours les sentiers (du moins quand j'ai du temps libre) pour photographier les plantes sauvages, les légumes poussent dans mon jardin. Je mange déjà des salades et des radis, tandis que les tomates, pois, fèves, pommes de terres, carottes, haricots se développent en pleine terre et que les courgettes et concombres attendent dans le châssis qu'une place se libère dans un carré de culture.

Le lierre terrestre (ci dessus) forme des tapis de fleurs mauves dans les zones ombragées, en bordure des forêts. A proximité, au paroxysme de leur floraison, les véroniques (ci dessous) forment des taches bleues.

D'ordinaire, dans la région dijonnaise, la floraison des noyers a lieu en mai, en même temps que l'apparition des feuilles. Cette année elle a commencé au début du moi d'avril. Comme il n'a pas gelé, on devrait avoir des noix à profusion. La photographie représente la fleur mâle. Le blog de Bernard vient justement de publier une photographie de la fleur femelle.

Pendant quelques semaines, la couleur des champs de colza bouleverse complètement l'équilibre chromatique des paysages ruraux. Cette plante est apparentée aux choux, navets, radis et autres rutabaga.

J'ai l'impression qu'il y a cette année beaucoup de champs de colza. La floraison a été précoce et de courte durée puisque déjà, quelques jours après que ces photos ont été prisent, les fleurs commencent à être remplacées par les cosses qui contiendrons les graines.

Chaque année, je fais un détour pour admirer cette maison décorée d'une glycine et d'un lilas dont les couleurs s'accordent parfaitement.

Contre la façade, près de la porte d'entrée, la glycine donne une âme à la maison. Elle survit à de nombreuses générations d'occupants, créant une sorte de lien entre eux. Elle fleurira encore chaque printemps lorsque la maison tombera en ruine. D'ailleurs cette glycine orne la porte extérieure de la petite ferme abandonnée que j'aime tant, en haut de sa colline, au milieu des prés. Pourtant la plante semble jeune. A cela deux explications possibles : soit il s'agit d'un rejet d'une très ancienne glycine qui avait été coupée lors d'un "défrichage" de la propriété il y a quelques années, soit elle a été plantée récemment par une personne qui avait entrepris une restauration, bien vite suspendue, des bâtiments.

Voilà un arbre emblématique de nos villages. On le trouve souvent un dans un coin de jardin, dans une cours de ferme, ou contre le mur d'une maison. C'est l'arbre d'avril et des souvenirs d'enfance de la France rurale. Sa période de floraison est remarquablement stable, indifférente aux variations climatiques annuelles.

Dans ma région, on trouve facilement deux variétés de Véroniques. Celles de le première photographie apparaissent très tôt au printemps. Elles sont sensiblement plus petites, et leurs fleurs sont un peu plus claires que celles de la variété plus tardive qui fleurit actuellement et qui est représentée sur la deuxième photographie.

Ces deux fleurs de saison ont des couleurs parfaitement complémentaires, ce qui fait de leur rencontre conjointe, dans un terrain herbeux en bord de forêt, un vrai bonheur pour quiconque prend le temps de regarder la nature.

La première photo représente des graines d'ormes qui se forment avant les premières feuilles ! Elles donnent un aspect très particulier à l'arbre, que vous ne pouvez pas manquer si vous êtes un peu observateur. L'orme est rare car il a été décimé par une maladie fongique venue d'Asie au début du 20ième siècle et de la mondialisation. La deuxième photo montre des fleurs de groseillier sauvage à maquereau. On trouve dans la nature, à l'état sauvage, les deux variétés des jardins : le groseillier grappe et le groseillier à maquereau. Ils passent souvent inaperçus dans les haies en bord de champs ou de chemins, parfois dans les sous-bois. Ils produisent des fruits, mais en petite quantité et il ne faut pas les consommer crus dans les régions touchées par l'echinococcose alvéolaire.

En tout cas si l'on en croit l'adage qui veut que la floraison des Aubépines annonce la fin des risques de gelées matinales. Il n'y a bien sûr aucune garantie...

L’œil humain, associé au cerveau, voit net les deux arbres. On peut aussi obtenir ce résultat avec un appareil photographique, mais ici j'ai privilégié un réglage qui permet de réduire la profondeur de champs afin de mettre en évidence l'un ou l'autre des deux sujets.

Souvenir d'enfance, la fleur de l'ortie blanche a un goût sucré. Les fourmis ne s'y trompent pas.

Voici une plante de printemps qui prospère dans les zones cultivées, en bordure de champs et dans les jardins. D'après la revue Rustica, sa présence indique un surplus d'azote dans le sol.

C'est à la frange entre l'ombre et la lumière du soleil que la couleur des cardamines révèle toute sa douceur et toute sa subtilité.

Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas en pleine campagne mais sur le campus universitaire où je travaille que ces photos ont été prises. Les pelouses y présentent actuellement une impressionnante densité de pâquerettes et de pissenlits. Il n'est pas exclus de trouver en ville des espaces verts moins pollués que certaines prairies rurales traitées avec des désherbants chimiques !

Il arrive qu'on ressente une émotion particulière en regardant pour la première fois une photographie tout juste sortie de l'appareil, une émotion qui rappelle la magie qui s'opérait parfois lorsqu'une image apparaissait sur le papier dans le bac de révélateur, sous la lumière de la lampe inactinique du labo photo. Ce fût le cas avec cette photographie.

Autour de ma vieille ferme préférée, les prés sont couverts de pissenlits en fleurs.

Elle ressemble beaucoup à une anémone Sylvie de couleur jaune, mais on peut facilement, en raison de cette même couleur, la confondre avec le "bouton d'or". C'est pourquoi on la dénomme anémone fausse renoncule, mais parfois aussi Sylvie jaune. Je n'en rencontre que très rarement. J'ai trouvé celle-ci lors d'une sortie familiale dédiée à la recherche de morilles. Mais la terre est maintenant très sèche, trop pour les champignons, et cette sécheresse qui devient préoccupante va s'aggraver aux cours des prochains jours, prévus sans pluie en Côte d'Or...

Au printemps, la couleur verte des jeunes pousses de cet arbuste s'harmonise parfaitement avec le rouge des rameaux de l'année précédente.

Ces plantes fleurissent en même temps que les primevères officinales et ont la particularité de présenter sur une même tige, et au même moment, des fleurs de couleurs différentes, d'une parfaite harmonie.

Les fleurs vertes se transforment en graines enfermées dans des cosses de la même couleur.

Cet arbuste a la taille du prunelier (ou épine noire) et me semble être de la même famille. Il fleurit en même temps, ou même un peu avant, mais contrairement à l'épine noire, il a déjà développé quelques feuilles au moment de la floraison. Son pollen semble avoir une couleur rose, contrairement à celui du prunelier qui est orange. Mais qu'est ce donc ?

S'agit-il d'un merisier ou d'un hybride entre merisier et cerisier, je l'ignore. L'arbre pousse dans la rocaille, à plusieurs centaines de mètres du village. Je reviendrai dans deux mois pour voir à quoi ressembleront ses fruits. Regardez en haut et à droite de la première photographie. L'insecte pollinisateur, en vol stationnaire, prélève le nectar à l'aide d'une longue trompe.

Le coucou des bois est plus pâle que la primevère officinale et préfère les endroits moins exposés au rayonnement direct du soleil.