Des fleurs à foison

Encore des fleurs pour ce dernier billet d'avril puisque le prochain sera publié le 2 mai. Des primevères, des anémones fausses renoncules, des renoncules, des coucous, des populages des marais, des compagnons rouges, des gesses printanières, et une plante que je viens de rencontrer pour la première fois dans la forêt domaniale d'Is sur Tille, où la pénétration est déconseillée (voir le panneau) ! 
Je crains que le territoire français finisse par être découpé en trois sortes de zones : (1) les zones urbaines et péri-urbaines où se concentreront la population, les écoles, les entreprises des secteurs secondaires et tertiaires, (2) les zones de nature protégées où des millions de touristes seront canalisés dans des chemins et à qui on montrera une nature préservée, sacralisée, où ramasser un caillou ou un champignon sera un crime, et (3) d'immenses zones de production où toutes les ressources (terres agricoles, forêts, gaz de schiste...) seront exploitées de manière intensive, loin de regards, par de gros groupes industriels, à grand renfort de produits chimiques. On en est pas encore là, mais des indices préfigurent un tel découpage : d'un coté la création de parcs nationaux, de l'autre le nombre croissant de chemins ruraux interdits à toute circulation, l'extension des zones de culture intensive, l'accélération de l'exploitation des forêts où l'on abat les chênes pour les remplacer par des sapins, la fermeture de classes et d'écoles en milieu rural, les déserts médicaux etc. 












Commentaires

  1. Entièrement d'accord avec ce que tu dis. Sur ton panneau il est écrit déconseillé, pas interdit alors tu peux encore y aller ! pour quelques temps malheureusement...
    Eh puis il serait plus juste d'apprendre à ses enfants de respecter la nature dans tous les sens du terme que d'interdire un endroit. Cela fera des adultes plus propres, qui ne jetteraient plus rien dans la forêt (canette, balles de fusil, pneus, casserole etc.)
    Je l'a connais bien ta nouvelle fleur, c'est la cardamine à 7 folioles on l'appelle aussi dentaire pennée. Il y en a de 2 couleurs blanches et mauves 40 cm de haut environ.
    Ici ce matin petite gelée
    Bonne journée

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    1. Merci pour l'identification. En plus, le nom est facile à retenir car les fleurs ressemblent à celles de la cardamine des prés, alors que les feuilles sont complètement différentes et comportent bien 7 ramifications :-).

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  2. Des fleurs comme si on y était, chez nous c'est neige pas loin et gelée blanche ce matin.
    Je suis d'une nature plutôt optimiste quant à la préservation de nos campagnes.

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    1. Pas de gelée chez moi, heureusement pour mes jeunes figuiers qui portent déjà deux fruits :-).

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  3. En exagérant à peine on arrivera à n'avoir le droit de connaître la nature qu'à travers l'écran... il est interdit de soulever un cailloux sur la côte à marée basse mais on bétonne les fonds marins pour installer des éoliennes

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    1. Il parait que la durée de vie des ces éoliennes est de 20 à 30 ans et qu'elles utilisent une quantité phénoménale de terres rares dont la production est extrêmement polluante...

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    2. on parle même de 15 ans pour leur durée de vie !

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  4. De bien belles fleurs pour un message de désespoir...
    Je suis rarement optimiste, mais là, avec ton illustration, j'ai de la peine à y croire...

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    1. C'est un phénomène insidieux, mais les prémisses sont bien là : des villages sans écoles dans des déserts médicaux, des champs agricoles à perte de vue, la généralisation des élevages hors-sol, la raréfaction des exploitations familiales, l'exploitation intensive de la forêt...

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  5. j'aime beaucoup la deuxième,quatrième et septième où du bleu sur une feuille ressort...

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  6. J'aime bien la 6 et la 7, mais je ne sais plus son nom ?

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  7. Ton pessimisme est le mien aussi malheureusement ! La course effrénée vers le toujours plus est effrayante !
    Tes fleurs si belles et tellement bien mises en valeur, pourtant me rassurent... Sauf la pancarte !!!
    Beau premier mai !

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    1. Il sera très pluvieux cette année, avec un muguet bien fleuri :-).

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  8. Encore des fleurs....mais pas pour l'ONF...et pourtant dans cette parcelle et d'autre on laisse la forêt évoluer naturellement, sans intervention du forestier depuis des dizaines d'années (réserve biologique intégrale par arrêté ministériel) pour protéger une fleur rouge , aussi emblématique que le sabot de vénus.Faite quand même un petit tour sur onf.fr.
    Comme chante Yves Jamait "ce n'est pas moi qui suit aigri , c'est la vie qui est mortelle"

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    1. C'est rigolo, le panneau que j'ai photographié apparait aussi en photo dans le document d'objectif du SIC FR2600960 de 2007, photographié sur ce même arbre, dont on reconnait les branches. En effet, la zone où se trouve ce panneau est une zone sanctuarisée. Ces réserves ne sont-elles pas aussi prétexte à exploiter tout le reste de manière intensive en se donnant bonne conscience ? Il me semble qu'il existe une sorte de circuit touristique dédié aux sabots de Vénus près de Moloy. Les gens arrivent en autocar pour venir les observer. Je n'y suis jamais allé car voir des gens à la queue leu leu sur un chemin délimité par des barrières interdisant l'accès au milieu naturel me mets très mal à l'aise. Un jour, je suis allé voir les cascades du Hérisson dans le Jura et il y avait tellement de monde que j'ai eu envie de fuir à toutes jambes pour retrouver une nature tranquille et accessible. Peut être est-ce pour cela que nous n'osons pas révéler le nom de cette plante aux fleurs rouges ? La campagne que j'aime, c'est une campagne qui n'est ni sanctuarisée, ni sur-exploitée, où les espèces sauvages se développent sans avoir besoin de mesures de protection particulière, où le promeneur solitaire peut s'évader les chemins balisés, et pourquoi pas cueillir occasionnellement un bouquet de fleurs ou ramasser un panier de champignons, bref où l'homme vit en harmonie avec la nature. Une campagne que j'ai eu la chance de connaître dans mon enfance et qui, me semble-t-il, disparait peu à peu au profit d'un schéma sanctuarisation / exploitation. C'est toujours mieux que l'exploitation sans contrepartie, mais c'est un rapport vraiment très différent à la nature. Je pense que j'ai vraiment eu de la chance de naître dans les années 1960 :-).

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  9. Il restera heureusement quelques coins de campagne ou l'agriculture extensive ne peut pas s'installer (comme chez nous) et où on arrive encore à vivre en dehors des sentiers battus!

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    1. Oui, certaines régions ont la chance de ne pas avoir de ressources justifiant une exploitation massive, et bénéficient d'un certaine qualité de vie. Parfois, les choses peuvent changer d'un seul coup. Imagine qu'un géologue découvre la présence d'or en quantité importante dans la région où tu habites...

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    2. J'espère que cet or sera dans mon jardin alors que je puisse déménager dans une région déserte! Il y a aussi l'aspect géologique, il faudrait des tracteurs 4*4!!! Il ya du gaz de schiste dans l'Ardèche voisine!

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  10. L'inventaire forestier ign donne comme accroissement annuel des forêts bourguignonnes : 6 M3 / Ha.
    Dans les forêts que je gère , autour de Mirebeau sur Bèze , je prélève la moitié.
    Les bois sont destinés à la construction au déroulage à la palette aux cercueils ( société OGF )...
    Vous manquez quelque chose pour les sabots de vénus :)

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    1. Ah, mon grand père a été garde des eaux et forêts dans ce secteur, bien avant ma naissance. Il a vécu dans la maison forestière de Bois la Tour, entre Mirebeau et Bèze, à coté du Pannecul :-). J'imagine que le métier a dû bien changer depuis cette époque. Ma mère m'a toujours dit que c'était lui qui avait introduit le muguet dans cette partie de forêt, mais j'ignore s’il s'agit d'une légende familiale ou d'une réalité, et s'il s'agissait d'une mission professionnelle où d'une initiative personnelle. Pendant très longtemps, cette foret a été l’objet d'une sorte de pèlerinage familial. C'était un lieu magique, avec cette grande allée bordée formant comme un tunnel au milieu des arbres et débouchant sur une clairière merveilleuse, juste avant l'ancienne voie ferrée. J'y suis retourné récemment et tout n'était que coupes, grumes au sol, empruntes d'engins xylophages dans la boue... Je crois que cette forêt de mon enfance est perdue à jamais et sera remplacée par des plantations plus optimisées dans un esprit de rendement et de rentabilité. J'imagine, dans quelques années, d'immenses "moissonneuses" avalant les forêts encore jeunes pour les transformer directement en briquettes et autres granulés de bois...

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    2. Mais cette impression que la forêt est de plus en plus exploitée, que le nombre de coupes à blanc augmente, me semble largement partagée par les gens des villages alentour avec qui je discute, par les amis ou membres de ma famille. Évidemment, tous ces gens ne sont pas des forestiers et ne font pas de mesures quantitatives, mais ils ont un ressenti qualitatif de l'évolution des paysages dans les zones forestières exploitées.

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    3. Je ne sais pas comment le ruisseau dit " de la fontaine noire" a pris le nom des terres qui le bordent.
      Je regarderai dans le peu d'archives que je possède la période concernant ce que vous évoquez pour Bois la Tour :)

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    4. En tout cas, cette manière de nommer ce ruisseau apparait dans certains documents et sites officiels (données hydrologique). L'époque à laquelle mes oncles, tante et ma mère vivaient à "la Forestière" et pêchaient dans le Pannecul est la fin des années 1940 / début des années 1950. Je ne suis jamais allé voir sa source, j'ignore si elle est accessible.

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